Idées-Idéaux-Idéogrammes
Le japonais s’écrit avec trois alphabets. L’un d’eux a été
emprunté au chinois il y a des siècles. Il est constitué d’idéogrammes,
c’est-à-dire qu’ils n’ont (généralement) pas de rapport avec la phonétique,
mais véhiculent plutôt une idée. On peut les comprendre (et les apprendre) sans
savoir comment les prononcer. A l’inverse, ce sont les idées elles-mêmes qui
sont pour ainsi dire figées dans un caractère immuable, historique. Mais ceci
est une autre histoire.
Les idéogrammes s’appellent des «kanji» en
japonais. Par exemple, le kanji qui exprime quelque chose qu’on aime
bien (un film, un plat, un paysage) est constitué lui-même de deux éléments juxtaposés,
une femme et un enfant. Mignon, non? 女=femme, disposé à côté de子=enfant, devient 好=«j’aime bien».
Au début de l’utilisation des kanji, seuls les hommes avaient le droit
d’écrire en kanji. Donc les sentiments évoqués étaient les sentiments des
hommes.